Les crises se succèdent et se transforment : événements climatiques extrêmes, tensions sur les infrastructures essentielles, vulnérabilités sanitaires et sociales. Dans ces contextes, les fablabs apparaissent comme des espaces singuliers : ni institutions de secours, ni simples ateliers techniques, mais des lieux capables de mobiliser et de transmettre des savoirs multiples, de relier des communautés locales et de proposer des réponses concrètes. On y expérimente des solutions pour l’autonomie énergétique, la gestion de l’eau, la communication hors réseaux classiques, ou encore des outils pédagogiques pour accompagner et protéger les plus fragiles. 

Ce n’est pas la première fois que les fablabs démontrent leur utilité en temps de crise. Dès les premières semaines de la pandémie de Covid-19, un réseau informel de fablabs, de collectifs et de citoyens s’est constitué pour répondre aux pénuries : visières, masques, pièces pour respirateurs ont été conçus, produits et partagés grâce à une documentation ouverte. Cette mobilisation, tout en révélant une véritable intelligence collective en situation de crise, n’a laissé que peu de traces visibles.

Communs d’Urgence, porté par le RFFLabs avec le soutien de la Fondation de France, s’inscrit dans la continuité de ces expériences. Son ambition est de transformer cette énergie citoyenne en ressources pérennes : préserver la mémoire de ce qui a été accompli, renforcer la robustesse des FabLabs comme infrastructures citoyennes de résilience, et développer des outils partagés pour mieux préparer nos territoires aux crises à venir.